Un récent article du quotidien américain New York Times sur les dangers représentés par la cigarette électronique a soulevé une polémique, très vite relayé par les médias du monde entier. Cet article dénonce principalement la « nocivité » des e-liquides appuyée par de nombreux cas d’intoxication enregistrés aux Etats-Unis depuis l’année dernière.
En effet, selon le quotidien, plus de 1 400 cas d’empoisonnement ont été recensés par les centres anti-poisons américains en 2013 et le chiffre dépasse déjà les 600 depuis le début de cette année. Il y est fait grand cas d’un décès dont l’ingestion du liquide est à l’origine ainsi que d’un cas de suicide. D’après l’auteur, l’inhalation, l’ingestion et la projection du e-liquide sur la peau sont les principales causes de ces empoisonnements de plus en plus fréquents. Les vapoteurs et leur entourage qui en sont victimes présentent des symptômes comme les vomissements ou les nausées. Et pour faire encore plus de remous, le Times souligne que ce sont les enfants qui en sont les premières victimes.
Respect des règles élémentaires de sécurité
Lors du Vapexpo qui s’est tenu en mars dernier, Gérard Mathern, tabacologue et pneumologue, répond à cet article qu’il juge exagéré et surtout sans réel fondement.
Selon cet imminent spécialiste, la cigarette électronique et particulièrement l’e-liquide, ne représente aucun danger s’il est utilisé correctement. C’est comme tout produit spécialisé contenant des produits chimiques, comme la javel par exemple, souligne le pneumologue. Son stockage et son utilisation doivent respecter des règles de sécurité, comme ne pas mettre à la portée des enfants, ne pas ingurgiter, ne pas projeter dans les yeux etc. De plus, la fiole d’e-liquide présente des dispositifs de sécurité à l’ouverture.
La nicotine n’est pas en cause
Gérard Mathern s’est particulièrement tourné vers la nocivité des composants chimiques du e-liquide dénoncée par l’article. Le propylène glycol que contient le produit à 80 % et la nicotine (à moins de 2 %) sont les principales cibles de ces dénonciations, mais l’expert est formel, ces deux composants ne représentent aucun danger même par inhalation ou ingestion à ces pourcentages.
Il faudrait une dose extrêmement forte pour qu’ils soient nocifs. Par ailleurs, Gérard Mathern souligne que le propylène glycol n’est pas un produit chimique nouveau puisqu’il est présent dans de nombreux produits agroalimentaires. Dire que le propylène glycol et la nicotine contenus dans les e-liquides entrainent des empoisonnements ou des problèmes cutanés est donc sans fondement, appuyé par aucune étude scientifique.
Le tabacologue soupçonne les cigaretiers d’être derrière cette polémique, sous la menace croissante de la cigarette électronique dont le succès ne connait pas de frein depuis son apparition au détriment de la cigarette au tabac.