Comme le gouvernement français le prévoyait depuis quelque temps, les paquets de cigarettes neutres ont fait leur entrée sur le territoire. En effet, depuis le 20 mai dernier, les buralistes ont pu faire découvrir le nouveau visage des emballages de cigarettes aux habitués de leurs produits.
À première vue, quelques caractéristiques prédominent sur ces nouveaux paquets : le vert olive, l’inexistence de logo appartenant à la marque des cigarettes, mais surtout une importante surface destinée aux avertissements sanitaires concernant l’utilisation de ce produit. Cette nouvelle forme de paquet a été proposée par la ministre de la santé, Marisol Touraine, en janvier dernier, pour une mise en application généralisée d’ici le 1er janvier 2017. Entre-temps, les industriels concernés ont tout juste quelques mois pour faire disparaître de leurs locaux, le reste des paquets conçus avant cette nouvelle disposition.
Pour les acteurs œuvrant pour la lutte anti-tabac, ils estiment que l’application de cette dernière est une victoire pour leur activité.
La contre-attaque des buralistes et des industriels du tabac
Le décret annonçant la mise en application du paquet neutre ne fait évidemment pas l’unanimité parmi les acteurs du marché de tabac. Les buralistes et les industriels, fabricant ces produits manifestent leur désapprobation en déposant auprès du Conseil d’État, le jeudi 9 mai, un recours destiné à annuler la mise en application de cet arrêté, du moins jusqu’à ce que l’ensemble des pays européens l’ait également adopté.
Pour mémoire, il faut savoir que cette forme de lutte anti-tabac a été appliquée pour la première fois en Australie, en 2012.
La situation en Angleterre est la même qu’en France depuis la mise en pratique depuis le 20 mai dernier de ce même décret. En réponse à cette décision, Seita, la représentante française de la firme industrielle britannique Imperial Tobacco ainsi que Japan Tobacco International ont déposé un recours auprès du Conseil d’État.
Ces dispositifs sont cependant restés vains pour les industriels et les buralistes qui se sont vus rebutés par la Cour de justice de l’Union européenne ou CJUE. Effectivement, cette dernière avec la Haute Cour de justice, approuve et soutient la lutte anti-tabac au détriment des plaintes de plusieurs industriels dont Philip Morris, British American Tobacco ou encore Imperial Tobacco.
Qu’en est-il de la cigarette électronique ?
Le secteur de la production et de la consommation de cigarette électronique n’est pas épargné par les nouvelles dispositions du ministère de la santé. En effet, le contenu et le conditionnement de ce produit sont désormais strictement contrôlés. La quantité de nicotine contenue dans les liquides de recharge est, par exemple limitée à 20 mg/ml, une caractéristique qui permet, selon les scientifiques de le différencier d’un médicament. Toutefois, l’Association pour les utilisateurs de cigarette électronique ou Aiduce stipule que ce produit ne devrait pas être considéré ni comme un médicament, ni comme un produit nocif pour la santé. En réponse aux différentes restrictions imposées par l’État français, l’association pense déposer à son tour un recours y afférent.
La Fivape ou Fédération interprofessionnelle de la vape renforce également l’avis de l’Aiduce. Elle évoque à cette occasion les avis des scientifiques du Collège royal de médecine britannique quant à l’importance moindre des dangers reliés à l’utilisation de l’e-cigarette par rapport à la cigarette ordinaire. Selon ces mêmes hommes de science, ce danger n’est que de 5% au maximum de celui présagé pour le produit traditionnel. L’association estime ainsi que les restrictions en défaveur de la cigarette électronique n’ont pas lieu d’être, ce produit faisant, en plus, partie des mesures de lutte contre le tabagisme.
Quoi qu’il en soit, les nouvelles contraintes émises par Marisol Touraine ne concernent pas uniquement le conditionnement des paquets de cigarettes et des produits électroniques. Il est également interdit d’émettre une quelconque publicité concernant ces produits ou d’utiliser des arômes dans les tabacs à rouler. Et puis, dernièrement, la ministre parle aussi d’une hausse des prix, mesure qui inquiète encore plus les différents acteurs du secteur du tabac.