L’e-cigarette a apporté une véritable révolution en matière de tabagisme. Alternative à la cigarette classique jugée trop nocive pour la santé, qu’il s’agisse de tabagisme actif ou passif, on en savait jusque là peu sur le caractère dangereux ou inoffensif de la cigarette électronique qui fait de plus en plus d’adeptes. Mais l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a mis fin aux débats le 26 août dernier. Un rapport qu’elle a établi fait état de ce que la cigarette électronique émet dans l’air et il ne s’agit pas que de vapeur d’eau, comme l’avaient déjà affirmé certains fabricants.
L’OMS ne nie pas que les cigarettes électroniques contiennent beaucoup moins de produits nocifs, notamment de nicotine, par rapport aux cigarettes classiques. Mais cela n’empêche pas le fait qu’elles représentent une « grave menace » pour le fœtus chez les femmes enceintes ou chez les adolescents.
Les e-cigarettes se déclinent en plusieurs parfums, mais la plupart de ces produits se composent entre autres de nicotine. Une fois cette dernière inhalée, elle se dépose sur les tissus nerveux récepteurs qui sécrètent la dopamine, ce qui engendre le phénomène de dépendance.
On connaît déjà cet effet d’addiction liée à la nicotine et le rapport de l’OMS réitère les nombreux autres effets néfastes qui l’accompagnent. La nicotine contenue dans les inhalateurs électroniques représente un véritable danger pour le fœtus et l’adolescent, l’exposition à cette substance pouvant entraîner de graves séquelles sur le système nerveux.
E-cigarette : une charte de savoir vivre pour les vaporateurs
De nos jours, bon nombre de spécialistes ont la même opinion que l’OMS sur les dangers de la nicotine. Cependant, les avis sont plus mitigés sur ce qui concerne les effets du « vapotage » passif. En effet, le rapport spécifie que « les utilisateurs d’inhalateurs électroniques de nicotine devraient être tenus juridiquement de ne pas vapoter dans les espaces fermés,(…) jusqu’à ce qu’il soit prouvé que la vapeur exhalée n’est pas nocive pour les tiers ».
Le Pr Bertrand Dautzenberg, spécialiste en pneumologie, explique qu’il n’est pas exclu que le vapotage passif ait un effet, mais aucune preuve formelle n’a été apporté sur ce point, ce qu’a d’ailleurs confirmé le Conseil d’Etat au Ministère de la santé. Les conséquences n’ont pas été suffisamment démontrées, ce qui ne permet pas d’interdire formellement le vapotage pour motif de protection de la santé. Il est possible d’interdire l’e-cigarette dans les endroits publics, mais cela ne serait qu’à titre d’exemple et non pas pour motif que le vapotage passif nuise à la santé.
De leur côté, certains tabacologues sont carrément contre ce rapport de l’OMS, à l’instar du Dr Philippe Presles, qui pense que l’interdiction de l’e-cigarette dans les endroits publics pourrait être traduite par l’amalgame entre la cigarette traditionnelle et la cigarette électronique, ce dont il est contre. Actuellement en France, il n’y a pas d’interdiction officielle de « vapoter » en public, mais Marisol Touraine, Ministre de la Santé, devrait bientôt prendre sa décision à ce sujet lors des débats dans la future loi de santé, prévue entrer en vigueur cette année.