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Tabac : les enfants nés de mères fumeuses ont des traces d’exposition dans le sang

(Last Updated On: 4 avril 2019)
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Une étude menée par les chercheurs de l’Université Johns Hopkins, à Baltimore a permis de déterminer que les enfants nés de mères ayant fumé au cours de leur grossesse présentent de traces d’exposition à la fumée de tabac dans leur sang. Ces dernières restent visibles pendant les cinq premières années de l’enfant. Il s’agit d’une découverte alarmante puisque ces traces favorisent le développement probable de maladies chroniques chez l’enfant.

Comprendre l’épigénétique

Il y a deux ans de cela, des chercheurs ont découvert qu’il y avait plus de modifications épigénétiques dans le cordon ombilical d’enfants nés de mères fumeuses que dans celui d’enfants qui n’ont pas été exposés à la fumée du tabac.

Pour comprendre, il faut savoir que l’épigénétique regroupe des informations retrouvées sur les gênes et c’est lui qui indique si ces derniers s’afficheront ou non chez l’enfant qui va naître.

Notre environnement ainsi que nos comportements induisent toutefois des modifications au niveau de ces marques épigénétiques que l’on retrouve sous forme de groupements méthyle fixés sur l’ADN. Cela va engendrer l’inactivation des gênes.

Femme enceinte

L’étude proprement dite

Durant leur étude, les chercheurs de l’Université de Johns Hopkins dont Daniele Fallin, ont analysé le sang de 572 enfants de trois à cinq ans ayant été exposés au tabagisme lorsqu’ils se trouvaient encore dans le ventre de leur mère et le sang dans le cordon ombilical de nouveau-nés dont les mères ont fumé durant leur grossesse. Chez les deux groupes, ils ont découvert les mêmes patrons de méthylation de l’ADN.

Dans leur analyse, les scientifiques se sont penchés sur 26 sites du génome. Outre la découverte de modification des marques épigénétiques chez ces enfants, ils ont également pu déterminer que :

  • l’ampleur des modifications variait en fonction de l’intensité d’exposition
  • seuls 10 sites sur les 26 étudiés ont été modifiés

Quoi qu’il en soit, les chercheurs avancent qu’entre une consommation de moins de 10 tiges de cigarettes par jour et une consommation supérieure à 10 tiges, la différence de la méthylation est assez faible.

La seule grosse différence qu’ils ont découvert est issue de la comparaison des résultats obtenus entre des enfants n’ayant pas été exposés au tabagisme et des enfants nés de mères ayant fumé entre une à 10 cigarettes par jour durant leur gestation.

En ce qui concerne les mères ayant été exposées à la fumée secondaire ou celles qui ont arrêté de fumer au cours du premier trimestre de leur grossesse, les modifications des marques épigénétiques ont été faibles pour les 26 sites étudiés.

Pour ces chercheurs, ces résultats prouvent que fumer durant la grossesse influe sur la santé de l’enfant à naître même lorsqu’il aura grandi plusieurs années plus tard.

Auteur de l’article : Jacques Dupont

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