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Tabac : danger pour la santé publique

(Last Updated On: 25 mars 2019)
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Depuis les années 50, les effets néfastes du tabac ont été listés peu à peu. Introduite en Europe au XVIè siècle, la consommation de tabac a grimpé en flèche. Depuis des siècles, le tabac est devenu à la mode et procure en même temps du plaisir dont les plus adeptes ont de plus en plus de mal à se passer. Mais tout a basculé au 20è siècle lorsqu’une recherche scientifique publiée en 1954 a établi le rapport entre le cancer du poumon et la consommation de tabac, suite aux longs travaux réalisés par Doll et Peto qui se sont penchés sur un groupe de personnes parmi lesquelles certains ont cessé de fumer.

Le résultat était surprenant et montrait que le tabagisme était un important facteur de mortalité. Par ailleurs, le nombre de cigarettes fumées au quotidien augmente d’autant plus les risques. D’autres études faisant suite au travail de Doll et Peto ont confirmé que les gens qui continuaient à fumer ont perdu environ 10 ans de leur vie, proportionnellement à la consommation journalière de tabac. Par la suite, on a pu établir le lien du tabac avec d’autres sortes de cancer.

Consommation de tabac en France : où en est-on ?

A l’issue d’études menées par Catherine Hill, épidémiologiste à Paris, on a constaté qu’en France, il y a 200 décès par jour, dont l’origine est en lien avec le tabac. Par ailleurs, il y a aussi les maladies inhérentes au tabagisme qui engendrent des coûts sociaux élevés : l’artérite, l’affection des artères coronaires, les infarctus ou encore la bronchite chronique qui, sans arrêt du tabac, peut finir par détruire les poumons.

En outre, des enquêtes de grande envergure ont permis de conclure que 29% des français fument quotidiennement au moins une cigarette, 4% sont des fumeurs occasionnels, soit un total de 13 millions de personnes. La consommation est de 13 tiges par jour en moyenne.

Cependant, depuis 1990, la situation a évolué et le nombre de fumeurs a diminué de 21% en une dizaine d’années, mais on constate la stabilité de ce taux depuis 2012. La France demeure un pays où le tabagisme est élevé, se plaçant encore au dessus de la Belgique et de la Grande-Bretagne.

Des inégalités au sein des taux globaux

Derrière les moyennes, on lit d’importantes inégalités. Chez les femmes, le tabagisme a accru ces 30 dernières années pour atteindre presque les même taux que chez les hommes les plus jeunes. Ainsi, le cancer des poumons chez la femme est devenu encore plus commun que celui des seins.

Par ailleurs, on constate que l’âge de la première cigarette est de plus en plus précoce, pouvant ainsi descendre à 11 ans. Pourtant, le tabagisme précoce rend le sevrage ultérieur encore plus difficile. Aujourd’hui, on compte encore 20% de femmes qui n’arrêtent pas le tabac durant la grossesse.

En outre, le tabagisme est d’autant plus fréquent que le niveau socio-économique de la population est bas.

Bon nombre de fumeurs sont conscients des effets du tabagisme, mais les média ne parlent pas assez des statistiques réelles, soit les 200 décès par jour engendrés par le tabac.

Quelles dispositions en matière de santé publique ?

Depuis le constat de l’ampleur des effets néfastes du tabac, des mesures ont été adoptées. En 1975, la restriction en publicité du tabac et l’interdiction de fumer dans certains endroits ont été instaurées par des lois. Dans la foulée, des actions de sensibilisations ont été faites au niveau des écoles.

Par ailleurs, une démotivation au niveau des prix a été instaurée, malgré le désaccord des fabricants et des revendeurs de tabac.

En France, le plan cancer lancé en 2003 a permis de consolider toutes les dispositions antérieures, avec la création de la tabacologie pour aider au sevrage et l’octroi d’aide financière pour les traitements.

Ce n’est qu’en 2008 que l’interdiction de fumer dans les lieux publics a été appliquée plus concrètement.

Des aboutissements mais avec des disparités

Les résultats restent insatisfaisants, malgré toutes les dispositions prises. La sensibilisation par l’éducation a été une des mesures les plus notoires, qui doit cependant être instaurée dès l’école.

Par ailleurs, l’interdiction en matière de publicité du tabac et l’interdiction de fumer en public ont été des dispositions importantes. Cette dernière l’est encore davantage dans la mesure où elle empêche le tabagisme passif et aide les jeunes à ne pas succomber à la tentation de la première cigarette.

Ces mesures ont eu pour effet de réduire les accidents cardiovasculaires et les affections des poumons.

La démotivation au niveau des prix n’a cependant pas eu les effets attendus, car le taux d’élasticité entre le prix et la consommation de tabac est de 50%. En effet, la hausse des prix a du mal à influer sur la réduction de consommation des gros fumeurs, ayant une addiction pour le tabac.

Comment élargir les actions ?

Un rapport de la Cour des Comptes a récemment précisé que l’État a de moins en moins de volonté d’intervenir, pour des motifs économiques. Cependant, les campagnes de sensibilisations ne doivent cesser, en intervenant surtout au niveau des plus jeunes. Quant à la hausse des prix, elle peut provoquer la prolifération de la contrebande et des achats en frontière.

Au final, ce sont les mesures d’interdiction qui apportent le plus de résultats. On avait essayé d’interdire aux acteurs de fumer dans les films, mais ce dispositif n’a pas porté ses fruits longtemps, alors que c’est une des importantes incitations à la première cigarette chez les adolescents. Il faudrait aussi interdire de fumer du tabac à chaque fois qu’il y a un enfant à proximité, comme c’est le cas dans les aires de jeux aux Etats-Unis. Par ailleurs, chacun peut évidemment intervenir par l’arrêt du tabac, qui entraîne la réduction immédiate des risques sur la santé.

Une alternative aux cigarettes ?

Récemment, la cigarette électronique a été introduite sur le marché, en alternative au tabac. En France, près d’un million de personnes l’utilisent actuellement, ce qui a réduit la vente de cigarettes classiques chez les buralistes, mais qui fait perdre aussi des taxes à l’État.

Ainsi, il demeure difficile de lutter contre le tabac, l’homme étant en perpétuelle recherche de substances « excitantes » pour déstresser ou par pur plaisir.

D’autres approches sont en cours d’étude, comme se pencher sur les cas des non fumeurs, en étudiant leur environnement et leur comportement.

 

Auteur de l’article : Jacques Dupont

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